lundi 30 avril 2012

Paxatagore, le retour

Mon activité de blogueur a cessé il y a bien longtemps. Cela s'expliquait par de multiples raisons, des changements dans ma vie personnelle, dans mon activité professionnelle, le sentiment aussi de ne plus avoir de place dans la blogosphère parce que d'autres écrivaient, plus vite et mieux que moi, ce que je pensais. Depuis, mes quelques tentatives de retour au blog n'ont guère prospéré.

Je tente un nouveau retour à la faveur de cette fin de campagne électorale. Une raison immédiate : le vote que je vais exprimer est un vote d'insatisfaction. Il me serait déplaisant que le candidat à qui je vais donner mon vote se targue d'avoir obtenu mon soutien. Il a obtenu mon vote, en grande partie parce que les autres candidats suscitent un plus grand rejet encore. Réouvrir un blog, c'est une autre façon de prendre la parole et de chercher (sans grande illusion, certes) à éviter la confiscation de mon bulletin.

Des raisons plus profondes également. Cette campagne électorale m'a semblé largement à l'écart des problèmes que notre pays va devoir affronter dans les années qui viennent. Sans doute l'urgence de la crise a-t-elle fait passer au second plan des problèmes comme le déclassement de notre civilisation, les mutations du travail, le réchauffement climatique. Mais pour autant, les deux candidats qui s'affrontent au second tour n'ont pas donné l'impression d'avoir, sur ces questions, une vision claire de l'avenir et des mesures à prendre. Peut-être qu'une campagne électorale n'était pas le meilleur format pour cela. Mais ce n'était manifestement pas non plus le bon format pour parler de politique étrangère ou de justice (au sens de l'institution judiciaire), des sujets qui me tiennent à coeur.

Au delà même de cette campagne, le sentiment qui est le mien est celui d'une profonde rupture entre le politique et mon univers professionnel, celui du droit. Les juristes et les politiques ne se comprennent plus. Les juristes ont beau jeu de dénoncer le double langage et les approximations du politique. Les visions de la société que forgent les juristes, d'un côté, et les politiques, de l'autre, deviennent de plus en plus éloignées. C'est particulièrement problématique dans un Etat de droit, où la Loi est l'instrument majeur du politique.

Voilà déjà quelques thèmes de réflexions pour servir de socle à ce modeste retour.